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 Vers un BTS unique…

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Le tourisme se dote d’un nouveau BTS unique et plus « pro ».

Le Quotidien du Tourisme

mardi 1er mai 2012
par  administrateur
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Après plusieurs années de préparation et de discus¬sion, le voile est désormais levé sur la réforme. Les deux anciennes filières Animation et Gestion Touristiques Locales (AGTL) et Ventes et Productions Touristiques (VPT) disparaissent au profit d’un seul cursus. L’ancienne mouture, trop éloignée des attentes actuelles des professionnels, a considérablement été modifiée pour intégrer les problématiques qui marquent le secteur et notamment le passage au numérique. Le nouveau BTS Tourisme, élaboré à partir d’une réflexion menée avec les acteurs du secteur, doit proposer une formation plus conforme aux attentes des professionnels qui vont embaucher les jeunes diplômés. Pour Alain Henriet, inspecteur général de l’Education Nationale chargé du Tourisme, ce passage de deux BTS à un seul constitue une transition significative  : « Au niveau des contenus, les besoins des entreprises ont été largement pris en compte. Les enseignements liés à la gestion de la relation client sont renforcés. Le numérique et notamment la question des informations touristiques prennent une place plus importante dans les contenus. La part des langues vivantes étrangères est consolidée. L’anglais devient obligatoire, ainsi qu’une seconde langue étrangère. L’étudiant fera son choix parmi les neuf proposées. Une troisième langue sera disponible en option. Enfin, et c’est l’aspect le plus important de cette réforme, l’accent est porté sur la spécialisation et la professionnalisation en dehors du tronc commun. »

L’élève va pouvoir approfondir ses connaissances en se spécialisant sur un secteur. L’équipe pédagogique proposera des enseignements liés à l’environnement géographique. Par exemple, une formation dispensée à Marseille peut axer le BTS sur le tourisme maritime. L’objectif est de professionnaliser les parcours, grâce à des ateliers pratiques proposés dans chaque établissement, qui pourront être co-animés par des professeurs de langues et de relation client. « Le parcours de professionnalisation constitue l’une des six unités validées par le BTS. Dans ce cadre, l’élève doit présenter une étude personnelle. Un livret de professionnalisation présente ses stages et ses expériences en entreprise, notamment ses acquis antérieurs à la formation. Ce document sert d’outil de positionnement au départ, puis de suivi, et enfin, sera présenté au jury lé jour de l’examen » souligne Alain Henriet.

Une formule correspondant à l’évolution du métier

Pour Valérie Boned, du Snav, qui a participé à la commission de réflexion sur le BTS Tourisme, l’objectif qui a mobilisé les professionnels consultés est atteint : « La nouvelle formule correspond bien aux évolutions des métiers en agence, notamment avec la prise en compte d’Internet et du développement de la vente en ligne. La connaissance de l’environnement Web, des réseaux sociaux est renforcée. Ces médias sont présentés comme des canaux à la fois de distribution et de communication. Le consommateur sera désormais mis au centre de la formation, avec davantage de modules consacrés à la relation client. Le fait que la première année soit conçue comme un tronc commun, en lieu et place des BTS axés vente ou accueil, correspond également aux compétences recherchées par les entreprises. Le tourisme s’inscrit dans le service avant tout. Les candidats doivent montrer des compétences solides. Savoir parler à un client permet de développer une véritable employabilité. » Un avis partagé par Annette Masson, prési¬dente de la FFTST (Fédération française des techniciens et scientifiques du tourisme) qui met en avant les points positifs du BTS : « La prise en compte d’un niveau de culture général minimum, la mise en place d’un livret de professionnalisation qui permet de suivre le cursus de l’étudiant sont pour moi des points intéressants. Le dernier notamment va dans le sens de ce que nous avions proposé l’année passée avec le Passeport Formation. »

Reste encore à former les enseignants

Pourtant des questions subsistent à quelques mois de la rentrée 2012. Le dispositif prévu pour la formation des professeurs interroge notamment. Pour Annette Masson, la mise en place de la réforme est un peu précipitée : « On aurait pu attendre septembre 2013, pour permettre à tous les établissements d’organiser les emplois du temps et la formation des enseignants. Cette précipitation peut être préjudiciable aux élèves. D’autant que les dossiers de candidatures vont être déposés au cours du mois d’avril. Je suis curieuse de voir comment va se passer cette transition, comment les établissements vont répondre aux questions des étudiants. La FFST a alerté l’opinion sur ces questions dès la mi-mars. » Une inquiétude nuancée par les précisions d’Alain Henriet, inspecteur général de l’Education Nationale chargé du Tourisme : « Un séminaire national destiné à une centaine d’inspecteurs pédagogiques régionaux et de formateurs a été orga¬nisé dernièrement pour préparer la mise en place du BTS. Les enseignants du public et du privé sous contrat pourront très prochainement accéder à un site Internet regroupant les préconi¬sations pour cette réforme. »

Autre question d’actualité pour les professionnels du tourisme, celle de savoir si la licence tourisme sera également repensée. « Pour l’instant, le contenu des licences varie d’une université à l’autre, explique Valérie Boned, du Snav. Nous pensons qu’il est temps de se pencher sur cette problématique, pour assurer la cohérence des parcours. » Annette Masson de la FFST souligne que la réussite de la réforme du BTS passe d’ailleurs par la mise en place de licences de spécialisation : « Le programme est conçu pour balayer l’ensemble des contenus des anciens BTS AGTL et VPT en deux ans. Les étudiants ne peuvent pas devenir des spécialistes sur cette période. Pour moi, le nouveau BTS est un pas vers la réforme Licence Master Doctorat initiée dans les universités. D’autant que le BTS est une spécificité française. Pour moi, un tri des licences va être indispensable dans les deux années à venir pour assurer la cohérence des parcours. Selon les filières, 50 % à 75 % des jeunes suivent désormais un Bac +3, notamment pour préparer une éventuelle reconversion et bénéficier d’une équivalence. »

Vers une refonte des licences ?

Une refonte des soixante-quinze licences tourisme proposées actuellement serait donc indispensable. Mais ce remodelage dépend de l’enseignement supérieur, alors que les BTS sont sous l’égide de l’Education Nationale. Pour le moment, seules les licences professionnelles « Guide Interprète » ont été adaptées pour répondre au changement législatif d’attribution des cartes de guide. Affaire à suivre donc pour les formations universitaires en tourisme